Monsieur le Préfet,

Pour avoir diffuser très largement votre arrêté du 3 avril dès hier après-midi, sur nos listes de diffusions (mises en place dans le cadre de la pandémie stade 3 Covid19), pour l'avoir affiché et mis en ligne sur notre site internet, je me dois de porter à votre connaissance que de nombreux administrés ont réagi dans des formes très différentes, parfois violentes. Ces retours convergent tous vers un point de vue unanime qui peut se résumer à une incompréhension générale eu égard aux spécificités de nos territoires ruraux. Avec les maires de la Communauté de Communes Haut Jura St Claude qui m'ont contacté dès hier en fin d'après-midi ou ce matin, je vous informe que nous partageons cette incompréhension et ne pouvons donner une logique à cette interdiction.

Il nous semble, si l'on veut donner sens à la réalité que vous souhaitez imposer, qu'un arrêté interdisant purement et simplement les sorties piétonnes ou cyclistes, si vous jugez que la situation l'impose , devait nous être opposé… .

Pour nous, les Maires de notre territoire, l 'argument principal d'incompréhension repose sur le fait que cet arrêté limitant les espaces ne peut que concourir à concentrer les sorties autorisées par le décret du 23 mars 2020, sur des zones urbaines et à aller à l'encontre du principe élémentaire implacable de confinement et d'éloignement pour la lutte contre la pandémie.

En outre, nous restons curieux de savoir comment il reste possible de sortir à pieds ou à vélo en évitant de se retrouver, à un moment donné, sur le tracé d'un sentier de randonnée répertorié au PDIPR.

Vous comprendrez, je n'en doute pas, qu'une interrogation hante les esprits qui est de savoir s'il reste possible que notre haute autorité préfectorale puisse, à ce point, méconnaître nos territoires jurassiens...

En outre, je reste surpris que les agents de terrain assermentés en forêt ne soient pas cités à l'article 5 de votre arrêté.

Vous remerciant par avance de votre diligence et vous assurant que nous veillerons à faire respecter dans le cadre d'une logique sanitaire les mesures qui se doivent d'être respectées, je vous prie de croire Monsieur le préfet, à mon respect républicain, et vous assurer par ailleurs de ma profonde incompréhension et déception sur la façon dont nous devons ensemble gérer cette crise.

Raphaël PERRIN

Président CCHJSC

Maire de Septmoncel les Molunes